dimanche, avril 01, 2007

la chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres...

Je me sens étrangère à cette existence. Le désert dans lequel je me suis exilée s’étend à perte de vue. Je m’y épuise, la temporalité n’a plus aucune importance. Je me sens vide, mais sa présence change mon existence. Alors, je ne veux plus penser, je veux vivre. Et nos corps enlacés, je les vois, je les sens, vibrer, suer, gémir, jusqu’à l’épuisement. Je me vois lui sourire, et recommencer. Le matin, il ne voudrait pas me laisser partir. Pourtant, je partirais, j’emporterais ces instants de perfection. Plus tard, je repenserais avec délice à cet abandon, à ce plaisir charnel. Je me délecterais de souvenirs olfactifs, gustatifs, visuels. Il n’en saurait rien.