lundi, janvier 21, 2013

Nikita

-I don’t even know your name. Maybe it’s Nikita.
-Maybe it is.
Un sentiment de liberté m’envahit. Je pouvais décider d’être n’importe qui, ça n’avait aucune importance. Ne comptaient que nos corps enlacés, nos corps qui s’étaient plu et trouvés, facilement, sans détours inutiles et sans raccourcis, et qui assumaient pleinement l’assouvissement d’un désir instantané. J’étais surprise de la simplicité de nos échanges. Il n’y avait entre nous aucune gêne, aucun ennui, aucune déception. Il n’y avait que l’instant, qu’il faisait durer en douceur, et je profitais avec délice de son savoir-faire et de sa plastique irréprochable. Je repensais à l’enchainement des événements qui m’avaient amenée dans cette chambre. Ses chaussures d’un goût douteux, sa chemise bleu clair qui laissait deviner un corps musclé, son sourire charmeur, sa voix étonnamment calme et douce. Le passeport oublié au 49ème étage, la vue imprenable sur tout Doha, la bière sans alcool et sa main dans mes cheveux. Je rezippai ma robe et enfilai mes talons. Dans l’ascenseur, je voyais les chiffres défiler. Il m’appellerait, il insistait. Je réalisai que je n’en avais pas besoin. J’esquissai un sourire dans la limousine.

dimanche, janvier 13, 2013

Une semaine avant la nuit

Juste une semaine avant la fin
Avant que tu me dises qu’il est trop tard
Que nos vies à un fil ne tiennent plus
Qu’il faut partir
Que ton cœur a perdu le rythme
Le soleil rougit dans le lointain
Je le regarde disparaître à l’horizon
Et la nuit s’installe
Froide solitaire interminable

mercredi, janvier 09, 2013

Entre les lignes

Ce que j’aime imaginer : « Mon cœur ne bat plus. Il s’est arrêté le jour où tu es partie. Il s’est arrêté pour de bon. Je crois qu’il ne battra jamais plus. »
Ce que tu m’as dit : « Je t’ai aimée, je crois. Beaucoup. Mais je ne sais pas ce que je veux vraiment. Je ne sais plus. Je sais que tu ne reviendras pas. »
Ce que tu as pensé: « Je ne t’ai jamais aimée comme toi tu m’as aimé. Je n’ai jamais voulu m’engager. »

mardi, janvier 08, 2013

Deux hivers

Je pensais encore à lui, mais les souvenirs étaient plus lointains et plus espacés. Il avait trouvé sa place dans le grenier de mon cœur. J’irais voir nos photos dans quelques heures ou dans quelques années, sans regret, sans remords. Un sourire se dessinerait sur mon visage. Un sourire tranquille que je n’espérais plus. Mais le refus d’avoir été abandonnée sera remplacée par l’inévitabilité de la solitude. J’avais longtemps entendu sa voix dans ma tête qui m’encourageait. Je devrai désormais affronter le silence et ses angoisses existentielles, me retrouver face à mes propres contradictions. Partir ou rester. Pour quoi, pour qui, avec qui. Me perdre dans le travail et me protéger. Accepter la possibilité d’une vie solitaire à l’infini. Avoir la conviction d’être plus forte que ça.

dimanche, janvier 06, 2013

Le jour où

Le jour où il m’a caressé les cheveux, le jour où sa langue a trouvé la mienne, enfin, le premier janvier de cette année-là, j’ai senti mon cœur chavirer, glisser, s’échapper de ma poitrine. Et cet homme que je croyais connaître était encore plus doux que dans mon souvenir et quand il s’était approché de moi et m’avait demandé en m’embrassant s’il pouvait dormir dans mon lit, j’avais vu dans ses yeux une tendresse que je ne soupçonnais guère.