Je ne sais pas comment réagir. Je n’étais pas préparée à ça. Je ne sais pas comment réagir, alors je ne réagis pas. Je fais cuire du saumon et des légumes. Et alors que j’enfournais le dernier morceau dans ma bouche, j’ai eu envie de vomir. Je me suis précipitée vers les toilettes et tout est sorti d’un coup. Mon estomac était vidé mais la nausée est restée. Elle ne s’en va pas. Je ne peux pas la faire partir. Aucun médicament ne la soulage. Aucun docteur ne peut la soigner : « Prenez ça et dans quelques jours, vous verrez, il n’y paraîtra plus. » Si, il y paraîtra encore. Il y paraîtra toujours.
Les scénarii se bousculent dans ma tête. J’imagine mon père dans une salle de classe. Il a trouvé un prétexte pour faire rester ce petit garçon un peu plus longtemps. Peut-être qu’il l’a privé de récréation. Mon père me disait souvent qu’il aimait particulièrement les enfants en difficulté. Le petit garçon s’appelle Justin. Il a des problèmes de comportement. Forcément. Il a une vie difficile à la maison. Evidemment. J’imagine facilement le choix de la proie, mais je n’arrive pas à imaginer comment les attouchements ont commencé. Je n’ai pas l’esprit suffisamment tordu pour penser aux mots qu’il a employés pour se rapprocher de lui physiquement. Mon écran intérieur se noircit et je ne vois plus rien. Je ne veux pas, je ne peux pas visualiser les gestes exacts, les positions précises, les regards pervers d’un côté, perdus de l’autre. J’ai une irrépressible envie de hurler. Mais le hurlement reste coincé dans ma gorge, en haut, juste avant de faire résonner la glotte. Il n’en sort qu’un grognement sourd et bref. Les affaires, elles aussi, ont toutes été étouffées. Question de réputation. Question de milieu social. Et puis, il s’agit peut-être d’un geste mal interprété ; d’un enfant affabulateur comme il en existe beaucoup. Un enfant qui crie au loup. Un de plus.
Les scénarii se bousculent dans ma tête. J’imagine mon père dans une salle de classe. Il a trouvé un prétexte pour faire rester ce petit garçon un peu plus longtemps. Peut-être qu’il l’a privé de récréation. Mon père me disait souvent qu’il aimait particulièrement les enfants en difficulté. Le petit garçon s’appelle Justin. Il a des problèmes de comportement. Forcément. Il a une vie difficile à la maison. Evidemment. J’imagine facilement le choix de la proie, mais je n’arrive pas à imaginer comment les attouchements ont commencé. Je n’ai pas l’esprit suffisamment tordu pour penser aux mots qu’il a employés pour se rapprocher de lui physiquement. Mon écran intérieur se noircit et je ne vois plus rien. Je ne veux pas, je ne peux pas visualiser les gestes exacts, les positions précises, les regards pervers d’un côté, perdus de l’autre. J’ai une irrépressible envie de hurler. Mais le hurlement reste coincé dans ma gorge, en haut, juste avant de faire résonner la glotte. Il n’en sort qu’un grognement sourd et bref. Les affaires, elles aussi, ont toutes été étouffées. Question de réputation. Question de milieu social. Et puis, il s’agit peut-être d’un geste mal interprété ; d’un enfant affabulateur comme il en existe beaucoup. Un enfant qui crie au loup. Un de plus.
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