mardi, décembre 30, 2008

Duras, etc

Je viens de voir le film de Dayan. Celui sur Duras. Enfin, celui sur la fin de sa vie, quand elle la partageait avec ce type beaucoup plus jeune qu’elle. Je ne pouvais m’empêcher de penser quelle perte de temps. Parce que les histoires les plus passionnées sont indicibles, ou alors elles se doivent d’être irréelles, et les livres sont les seuls témoins autorisés. Ils se contentent de narrer une vérité subjective et fragmentaire, nous donnant l’illusion du tout. Puis, c’est notre esprit qui décide, qui comble les vides et creux laissés par l’auteur. Par la lecture, nous participons nous aussi au processus d'écriture. Ce film met en scène les blancs imaginés par le réalisateur. Mais voilà, je n’ai pas envie de VOIR Duras vieillir et boire à n’en plus pouvoir. Je veux la LIRE, imaginer son visage "détruit", ses coups de gueule, ses lubies, son corps fripé de vieille femme. L'histoire ne tenant qu'à un fil, qui casse de temps en temps, et qu'on renoue tant bien que mal. La perception du narrateur, des personnages, à fleur de peau. Avec ses détails visuels, Dayan m'a laissée sur ma faim.