lundi, janvier 21, 2013

Nikita

-I don’t even know your name. Maybe it’s Nikita.
-Maybe it is.
Un sentiment de liberté m’envahit. Je pouvais décider d’être n’importe qui, ça n’avait aucune importance. Ne comptaient que nos corps enlacés, nos corps qui s’étaient plu et trouvés, facilement, sans détours inutiles et sans raccourcis, et qui assumaient pleinement l’assouvissement d’un désir instantané. J’étais surprise de la simplicité de nos échanges. Il n’y avait entre nous aucune gêne, aucun ennui, aucune déception. Il n’y avait que l’instant, qu’il faisait durer en douceur, et je profitais avec délice de son savoir-faire et de sa plastique irréprochable. Je repensais à l’enchainement des événements qui m’avaient amenée dans cette chambre. Ses chaussures d’un goût douteux, sa chemise bleu clair qui laissait deviner un corps musclé, son sourire charmeur, sa voix étonnamment calme et douce. Le passeport oublié au 49ème étage, la vue imprenable sur tout Doha, la bière sans alcool et sa main dans mes cheveux. Je rezippai ma robe et enfilai mes talons. Dans l’ascenseur, je voyais les chiffres défiler. Il m’appellerait, il insistait. Je réalisai que je n’en avais pas besoin. J’esquissai un sourire dans la limousine.

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